Histoire
Au niveau légendaire, certaines personnes associent les Açores avec la disparue Atlantide : le mythique royaume insulaire cité par Platon. Historiquement, il y a des références dans les livres et les cartes depuis le milieu du XIVe siècle à neuf îles qui sont situées approximativement à l’endroit de l’archipel des Açores dans l'océan Atlantique. Cependant, c’est avec l’épopée maritime portugaise dirigée par l’Infante D. Henrique que les Açores ont été définitivement répertoriées sur la carte de l'Europe. On ne sait pas si c’était Diogo Silves en 1427, ou Gonçalo Velho Cabral en 1431, qui fût le premier navigateur à atteindre l'archipel. L'origine du nom « Açores » a plusieurs théories. La plus courante associe la désignation de l'oiseau commun trouvé sur les îles qui a été pris a erreur pour un autre oiseau de proie : l'Autour des palombes (ou « Açor » en portugais). Mais une chose est sûre, c'était l'Infante D. Henrique qui incita à la colonisation des îles, d'abord en envoyant des animaux entre 1431 et 1432, puis des colons en 1439.
Dès lors, le peuplement s'étendit tout au long du XVème (groupe oriental et central) et XVIème siècles (groupe occidental). Juifs, Maures, Flamands, Génois, Britanniques, Français et des esclaves africains se joignirent à la population du Portugal continental pour faire face aux difficultés d'une telle mission.
Cette tâche épique forgea un peuple qui, à travers les siècles, a su résisté aux éruptions volcaniques, tremblements de terre, isolement, invasions de corsaires, guerres politiques et maladies infectieuses. La résistance à la domination espagnole durant la crise de succession dynastique de 1580 et l'appui à la cause libérale durant la guerre civile (1828-1834) révèlent le courage des Açoriens. Au XXème siècle, cette bravoure est une nouvelle fois démontrée avec la chasse à la baleine, lorsque les hommes se jetèrent dans des petits bateaux en bois pour faire face à l'immense mer bleue et des gigantesques cachalots.
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Santa Maria
Certains considèrent que Diogo de Teive fût le premier Portugais à avoir été en contact avec l'île, probablement en 1427. D'autres défendent le nom de Gonçalo Velho Cabral, navigateur et Frère de l'Ordre du Christ, à avoir découvert cette île en 1431. Ce qui est plus sûr, c'est que l’île de Santa Maria fût le premier point de contact avec l'archipel des Açores, constituant le premier effort de peuplement insulaire (environ en 1439), lorsque le « capitaine-donataire » Gonçalo Velho et un groupe de colons amarrèrent leurs bateaux à Praia dos Lobos. L'arrivée de nouvelles familles du Portugal continental, principalement de l'Algarve et de l'Alentejo, contribua à son développement. Ainsi, Vila do Porto fût la première localité à recevoir un phare. L'économie locale reposait à l’époque sur la guède, une plante dont le colorant bleu était utilisé pour teindre les textiles dans le Flandre lointaine; la production de blé, aliment de base de l'époque, et sur l'extraction d'argile utilisé pour la fabrication de poteries et de tuiles.
En 1493, les bateaux de Christophe Colomb accostèrent sur l’île de Santa Maria, sur le trajet du retour de leur premier voyage pour découvrir l'Amérique. Les débarquements d'autres navires étrangers furent plus féroces au cours des XVIème et XVIIème siècles, avec les pillages successifs qui se produisirent sur l'île par les corsaires anglais, français, turcs et arabes d'Afrique du Nord. En 1616, les habitants vécurent sous occupation mauresque pendant près d'une semaine. D'après la légende, une partie de la population se réfugia dans la grotte de Santana pour échapper aux pillages, incendies, tortures et enlèvements. Aussi, en 1675, des pirates maures revinrent en force à la Baia dos Anjos et firent des prisonniers pour les vendre comme esclaves à leur départ.
Après le pic des exportations pour l'industrie du textile, les XVIIIème et XIXème siècles furent marqués par la propagation de la culture de la vigne, du blé, maïs, de vergers, pommes de terre et taro, mais aussi de l’élevage du bétail et de l’exploitation laitière. En dépit des temps calmes, l'économie de subsistance de l'île poussa certaine population à émigrer. Le XXème siècle amena une autre dynamique et du progrès avec la construction de l'aéroport qui commença en 1944 grâce à une main d’œuvre composée de milliers d'Américains et d'Açoriens. L'infrastructure était considérée comme stratégique par les États-Unis dans la lutte anti-sous-marine pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, l'aéroport devînt un aéroport civil et une escale des avions traversant l'Atlantique. À la fin des années 1960, les nouveaux avions à réaction, avec une plus grande autonomie de vol, arrêtent d’atterrir sur l’île. Toutefois, son rôle de principal centre de contrôle du trafic aérien sur l'océan Atlantique demeure intact. Aujourd'hui, le secteur des services est à la base de l'économie, suivies par les activités agricoles, l'élevage et la pêche. |
São Miguel
Entre 1427 et 1431 les navigateurs portugais découvrirent l’île de São Miguel , juste après l’île de Santa Maria . La colonisation initiale, datant de la décennie de 1440, dirigée par Gonçalo Velho Cabral, fût faite par des colons venus des régions du nord du Portugal : l'Estrémadure, l’Algarve et l’Alentejo. Plus tard d'autres communautés de Maures, Juifs et certains étrangers comme des Français et Anglais arrivèrent. Les sols fertiles et l'existence de certaines baies sécurisées transformèrent rapidement l'île en entrepôt commercial. La croissance économique était soutenue, essentiellement grâce a la production et l'exportation de blé et guède, ce qui stimula le peuplement de l'île.
La capitale de l'île était Vila Franca do Campo jusqu’au tremblement de terre d’octobre 1522, qui laissa des traces de la destruction à travers toute la ville. Puis, Ponta Delgada assuma un  rôle primordial en tant que ville et capitale en 1546. La fin du XVIème siècle fût marquée par les attaques des corsaires et São Miguel fût occupée par des troupes espagnoles en 1582, dans le contexte de la résistance des Açores aux forces militaires du nouveau roi du Portugal, Filipe II d'Espagne. Après la Restauration de la monarchie portugaise en 1640, le développement commercial connût un second souffle, en réduisant le trajet jusqu’au Brésil.
L'exportation des oranges, principalement vers la Grande-Bretagne devînt la principale source de richesse entre le XVIIIème siècle et le milieu du XIXème siècle. Date qui marque le début des églises avec de riches sculptures et des domaines avec des gravures raffinées qui, de nos jours, font la joie les visiteurs. La décimation des oranges par les maladies infectieuses, à partir de 1870, réduisit considérablement la production et conduisit à une émigration importante au Brésil et aux Etats-Unis.
L'introduction de nouvelles cultures - ananas, thé, tabac, chanvre – dynamisa l’expansion économique du XIXème siècle. L'économie de São Miguel resta dynamique au cours du XXème siècle, principalement en raison du développement de l'agriculture et de l’élevage, qui fournit en partie l'industrie laitière. Toutefois, depuis les années 1980, le progrès du secteur tertiaire fût de plus en plus notoire, employant actuellement la plupart de la population de São Miguel. Ainsi, le tourisme est l'un des plus récents investissements faits à São Miguel, et c’est ici que se trouve le siège du Gouvernement Régional des Açores. |
Terceira
L’île a été le troisième arrêt dans l'archipel à avoir été reconnu par les navigateurs portugais, probablement pendant les années entre la fin de 1420 et le début 1430, et fût d’abord appelée: île de Jésus Christ. Le changement de nom ultérieur en Terceira vient du fait que l’île fut la troisième (terceira en portugais) à avoir été découverte après les îles de Santa Maria et São Miguel. La colonisation fût ici plus tardive que dans le groupe oriental car ce n’est qu'en 1449 que l’Infante D. Henrique ordonna à  Jácome de Bruges, un Flamand de naissance, de peupler l'île. Malgré ce premier investissement, la colonisation efficace de l'île fût effectuée seulement à partir de 1470, ayant comme zones centrales Praia et Angra qui déterminèrent l'émergence de localités pour le reste du territoire.
Au cours des XVème et XVIème siècles, l'importance de la baie d’Angra fût rendue célèbre tout d’abord comme un entrepôt commercial interne en promouvant le circuit des produits régionaux fabriqués dans d'autres îles des Açores. Elle fût aussi célèbre pour avoir été une escale intercontinentale pour les bateaux naviguant entre l'Europe et les lointaines Amérique et Inde. La ville d’Angra, fondée en 1534, devînt le centre politique, économique et religieux des Açores et regorgea de métaux précieux et d'épices exotiques qui firent de l’île une cible continue et très appréciée des corsaires anglais, français, castillans et flamands. En 1580, alors que le roi d’Espagne Filipe II s’empare du trône portugais, les habitants de Terceira prirent le parti du candidat portugais D. António, Prior do Crato. L'Espagne tenta de contenir la rébellion, mais le premier débarquement de troupes de Castille, en 1581, résulta à leur lourde défaite lors de la célèbre Bataille de Salga. Deux ans plus tard, les Espagnols revinrent en plus grand nombre et réussirent à s’emparer de l'île à l’issu de violents combats. Avec la Restauration de 1640, le Portugal retrouva son indépendance et Terceira consolida sa position centrale dans l'archipel.
La bravoure des habitants fût une nouvelle fois mise à l'épreuve au cours des Guerres Libérales. La majorité de la population était favorable au parti libéral et se révolta contre la domination absolutiste, qui était déjà  confortablement installée à d’autres endroits. En 1829, une féroce bataille navale se termina par la défaite des troupes du Roi D. Miguel absolutiste alors qu'elles essayaient de débarquer sur la plage sablonneuse de Praia. Grâce à cet épisode, cette ville est maintenant connue sous le nom de Praia da Vitória (Plage de la Victoire). Au cours de cette période historique troublée, Terceira fût utilisée comme base pour le roi Pedro IV afin d’organiser la reprise du trône et de consolider la monarchie constitutionnelle. Angra fut nommée capitale du royaume du Portugal et elle vît également son nom s’allonger de : "do HeroÃsmo" (de l’héroïsme). En 1832, le voyage de l'Armada au Portugal continental, où elle débarqua sur la plage de Mindelo, fût le moment clé de la victoire de l'idéalisme libéral. Durant la Seconde Guerre Mondiale, elle accueillît une base militaire britannique poche de Praia da Vitória qui fût après utilisée par la Force Aérienne Nord-Américaine. La Base das Lajes qui opère toujours, apporte de nouvelles influences aux autochtones. Riche de son passé remplit de faits notoires, Terceira reste de nos jours une île dynamique dans l’archipel et dont le centre historique d’Angra a été nommé Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1983. |
Graciosa
L'année de la découverte portugaise de Graciosa est incertaine. On pense qu’elle fût identifiée en 1427, en même temps que les autres îles du groupe central et peuplée de bétails divers, conformément à l'ordre de la Couronne portugaise. La colonisation officielle et continue commença en 1470 environ, probablement à partir de deux noyaux distincts, l'un dirigé par Vasco Gil Sodré dans la région de Santa Cruz, et l'autre mené par Duarte Barreto dans la région de Praia. En 1485, Pedro Correia da Cunha fût déjà nommé en tant que capitaine de l'île, ayant encouragé l'arrivée de nouveaux colons venus du Portugal continental et de la Flandre. Dans un mouvement du Sud vers le Nord, les plaines de sols fertiles de l'intérieur furent successivement occupées. Cette consolidation démographique profita d’abord à la localité de Santa Cruz qui reçût un phare en 1486, suivie de Praia, également appelé São Mateus, qui fût élevée au niveau de ville en 1546. L'économie locale était basée sur l'agriculture. Le blé et l'orge (ce dernier étant presque exceptionnel dans l'archipel ), étaient les productions du XVIème siècle. En plus de la moisson d’orseille, les vins et autres boissons spiritueuses jouirent d’une importance croissante et furent appréciés et consommés sur et en dehors des 'îles. Les transactions commerciales furent focalisées sur Terceira, qui était alors le port central de l'archipel. Ainsi comme son île voisine, Graciosa fût également attaquée et pillée par des pirates au cours des XVIème et XVIIème siècles.
Des périodes de sécheresse et des catastrophes naturelles constituèrent des épisodes marquants et constants de l'histoire de Graciosa, causant un appauvrissement général. Comme cela arriva dans d'autres îles de l'archipel, la culture de la vigne souffra d’un déclin remarquable au cours du XIXème siècle, dû à l’apparition de maladies de la vigne oidium et phylloxera qui affectèrent la plupart de la production. Entre les décennies 1950 et 1970, une augmentation de l'émigration vers les Etats-Unis appauvrît le panorama socio-économique de l'île. Un mouvement d’union coopérative, ayant pour but de récupérer une partie de la tradition et culture vinicole, aboutît en 1994 à la création du ‘Região Demarcada da Graciosa’ (Région Délimitée de Graciosa). Actuellement, les productions laitières et de viande sont les activités les plus importantes pour l'économie de l'île. Le terrain s minutieusement divisés continuent à abriter du maïs, des produits horticoles et des arbres fruitiers.
Au cours des années 1980, la construction de l'aérodrome et du port commercial de Praia ouvrent de nouvelles perspectives pour l'avenir, plaçant ainsi Graciosa sur la route du tourisme durable.
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São Jorge
Compte tenu de sa proximité avec Terceira, il est estimé que les navigateurs portugais découvrirent São Jorge ainsi que les autres îles qui l'entourent. Tout indique que la colonisation commença autour de 1460, ce qui en fait donc la deuxième île du groupe central à être habitée. Une décennie plus tard, plusieurs colonies furent déjà établies sur les côtes ouest et sud, y compris à Velas. L'arrivée du noble flamand Wilhelm Van der Haegen en 1480 marqua la fondation de la communauté de Topo, à l’extrémité Est de l'île.
En 1483, la capitainerie de l'île en plein développement fût confiée à João Vaz Corte Real, alors capitaine d’Angra sur Terceira. Le phare fût concédé à Velas à la fin du XVème siècle, comme offrande .Topo en obtint un en 1510 et Calheta en 1534. La prospérité reposait sur le blé, mais au début l'île était également réputée pour la qualité de ses pâturages.
Isolée à cause de l’insécurité de ses ports, São Jorge n'acquît pas un grand rôle économique. Durant les XVIème et XVIIème siècles, l'île reçût des visites indésirables de corsaires britanniques et français et des impitoyables pirates turcs et algériens. En 1708, l'incursion du corsaire français Gray-Du -Trouin à  Velas devint célèbre car il fût tenu en échec par la résistance héroïque de la population. Il fût contraint à fuir l'île avec des pertes élevées dans son équipage.
Entre les XVIème et XIXème siècle, la vie des habitants fût fustigée par des crises agricoles, qui causèrent une pénurie alimentaire et par les tremblements de terre et les éruptions volcaniques qui causèrent de grandes destructions. L’économie suivit le modèle des autres îles en agriculture: culture du blé et de la vigne, récolte de la guède mais aussi en élevage qui généra d’importants secteurs secondaires liés au fromage et à la laine. La pêche fût importante à la fin du XIXème et XXème siècles, d'abord avec la chasse à la baleine et, après 1960, avec la pêche au thon. Actuellement, l’excellence des pâturages de São Jorge se reflète dans la production d'un fromage typique au lait de vache cru bénéficiant de la Désignation d'Origine Protégée (‘Denominação de Origem Protegida’), faisant de cette île une région délimitée pour la production de fromage São Jorge. Aujourd'hui, l'aéroport de l'île et les ports modernes de Velas et de Calheta contribuent à la pleine intégration de São Jorge  dans l'archipel mais aussi dans le monde. |
Faial
Il est estimé que la découverte portugaise de cette île a eu lieu après la cartographie de Terceira. Son nom a été inspiré de l'abondance d’arbres Morella faya (faial-da-terra en portugais) présents sur l’île. Les premiers colons officiels de la Flandre et du Portugal continental ont dû arrivé autour de 1465, faisant une première expédition à la recherche d'étain et d'argent, qui échoua. Deux ans plus tard, Josse Van Huertere, un noble Flamand, est retourné à Faial et, attiré par la fertilité du sol, est devenu capitaine-donataire portugais en 1468. En vertu d'un décret royal promulgué par le Roi Afonso V, il apporta de nouveaux colons flamands pour vivre dans la ‘Vale dos Flamengos’ (la Vallée des Flamands) avant de s’installer à  Horta
Les étrangers introduisirent la culture de la guède sur l'île. L'exportation de cette plante colorante et du blé représentait, pendant deux siècles, le pilier principal de l'économie de Faial. L'occupation espagnole en 1583 et les attaques des corsaires, principalement français et anglais, marquèrent une période de dilapidation du patrimoine et des richesses de l'île. L'éruption volcanique de 1672-1673 causa également une destruction significative dans le nord-ouest de Faial.
L’aubaine du XVIIème siècle, après la restauration du trône portugais, vint sous la forme d’un port abrité. Horta devint une escale de navigation entre l'Europe et le continent américain, en raison des conditions de sa baie et de l'appréciation de l'exportation du vin produit sur île de Pico. Ce dernier, ainsi que les vins et spiritueux fabriqués à partir des raisins des îles de São Jorge et Graciosa étaient exportés vers le royaume portugais, l'Europe et les colonies britanniques. Aussi, au cours du XVIIIème siècle, l'île participa au cycle de production et d'exportation des oranges, source d’enrichissement de l'archipel. Le port de Horta vivait une période dorée, alimentant les bateaux à vapeur traversant l'océan Atlantique et les flottes baleinières Nord-américaines.
Au milieu du XIXème siècle, des maladies infectieuses décimèrent les vignobles et les orangeraies en l’espace d’une décennie. Mais, grâce à son emplacement, l'île devint un important centre de télécommunications. La transmission des informations entre l'Amérique du Nord et l’Europe fût réalisée via des câbles télégraphiques sous-marins amarrés à la ville de Horta, dont le réseau inaugural date de 1893. Successivement, plusieurs entreprises internationales installèrent des câbles sous-marins reliant les continents via Faial. Ainsi, l'île acquit une certaine dimension au début du XXème siècle avec l'ouverture de l’Observatoire Météorologique de Horta, en 1915.
L'aviation profita également de l'emplacement privilégié de Faial, escale des premiers hydravions traversant l'Atlantique Nord, dont le premier atterrît à Horta après la fin de la Première Guerre mondiale, en 1919. Entre 1930 et 1940, les compagnies aériennes importantes allemandes, britanniques, françaises et nord-américaines choisirent l'île comme site pour poser leurs hydravions.
L'utilisation de cette bénédiction géographique est restée à ce jour. La Marina d’Horta, inaugurée en 1986, est l'un des ports protégés les plus célèbres au monde. Avec l'établissement du modèle autonome du gouvernement, la ville de Horta est devenue le siège du Parlement régional des Açores et suit la tendance régionale économique, en développant le secteur tertiaire au détriment des autres. |
Pico
La découverte de l'île par des navigateurs portugais a eu lieu en même temps que la découverte des autres îles du groupe central. Au début, elle était appelée l'île du Roi Denis et son nom actuel vient de la plus haute montagne portugaise qui se trouve sur l’île. Il est estimé que Pico a été la dernière île du groupe central à avoir été colonisée, dans un effort principalement concrétisé à partir de 1480.
Des colons du Portugal continental, après une escale sur les îles de Terceira et Graciosa choisirent Lajes comme premier lieu de résidence. La production de blé et de guède, influencée par sa proximité avec Faial, était une base fragile de développement économique au cours du premier siècle de la colonisation. Le climat sec et chaud de certaines parties de l'île, de concert avec les ressources minérales des sols laviques sont peu favorables aux activités agricoles mais permit la culture de la vigne, avec une prédominance de verdelho qui est un cépage blanc. Progressivement, le vin et les spiritueux de Pico se distinguèrent parmi la production de vins des Açores et devinrent appréciés à l'intérieur et à l'extérieur de l'île, contribuant ainsi au développement de la viticulture, notamment au cours du XVIIIème siècle. Le vin a été exporté vers l'Europe et l'Amérique et le verdelho obtint une renommée internationale. Il était même présent à la table des tsars de Russie
Le lien unissant l’île à Faial est fort non seulement sur le plan administratif mais aussi économique .D'une part, Horta servit de port d'exportation des produits de Pico, qui manquait de criques sécurisées. D'autre part, jusqu'à la crise vinicole du XIXème siècle, un grand nombre de propriétaires terriens de Pico provenaient de l’île voisine. Le premier quart du XVIIIème siècle fût marqué par des éruptions volcaniques, signe annonciateur de la fin de l'âge d'or du vin verdelho. Au milieu du XIXème siècle, les attaques dévastatrices des maladies de la vigne oïdium et phylloxéra ont raison de la plupart des vignobles. Face à ces pertes et voyant la tradition et le prestige disparaître, l'émigration des populations locales au Brésil et en Amérique du Nord commença à croître. Ceux qui restèrent dûrent vivre de la mer.
L'île était impliquée dans la chasse à la baleine depuis le XVIIIème siècle. Les flottes anglaises et Nord-américaines cherchaient des cachalots dans les eaux entourant Pico. Les bateaux utilisaient les quais de l'île pour que les équipages se reposent, se ravitaillent, et réparent et recrutent de nouveaux marins pour lutter contre les géants de la mer. C’est dans la seconde moitié du XIXème siècle, que la communauté locale eut l’intention d’embrasser cette activité. La chasse à la baleine prospéra et se propagea vers les autres îles de l'archipel. Cette activité continua jusqu'au milieu du XXème siècle, début de son déclin. Sa fin vînt en 1986 avec l'interdiction définitive de chasser la baleine, lorsque l'État portugais signa le moratoire prohibitif de la Commission Baleinière Internationale. Récupérant et réinventant les traditions anciennes, Pico maintint son lien étroit avec les cachalots. Le contact avec les cétacés, maintenant protégés est la base de l'industrie du tourisme. Aussi, la viticulture a retrouvé une nouvelle importance, contribuant à l'économie locale où les services, l'agriculture, l'élevage et la pêche sont des activités significatives. La particularité de la viticulture de Pico est reconnue internationalement avec la classification du Paysage de la Culture de la Vigne comme Patrimoine Mondial de l’Humanité par l'UNESCO en 2004. |
Flores
Les Portugais découvrirent les îles du groupe occidental probablement vers 1452. Il est estimé que Diogo de Teive était le navigateur responsable de la découverte de cette lointaine terre. Le nom Flores (Fleurs) semble être lié à l'abondance de fleurs naturelles trouvées sur l'île dans la décennie de 1470. La colonisation de l’île ne fût pas facile. En outre, la singularité géographique des îles du groupe occidental reflète sa configuration politique car contrairement à ses îles voisines, Flores et Corvo  sont constituées comme un propriétaire individualisé sur lesquelles le Roi Afonso V envoya son oncle en 1453, D. Afonso, duc de Bragance et Comte de Barcelos.
Aussi, les premiers efforts pour coloniser l'île avaient une origine flamande avec Willem van der Haghen, qui s’était initialement installé sur l'île de São Jorge, puis a décidé d’essayer de coloniser une terre située plus à l'ouest, vers 1480. Il fût déçu soit par le potentiel économique de l'île soit par l'isolement du reste de l'archipel, ce qui est sûr c’est que l'expérience échoua et qu’il retourna à São Jorge. Abandonné pendant de nombreuses années, le territoire a dû attendre jusqu’en 1508 pour une colonisation efficace, grâce aux efforts des capitaines de la famille Fonseca. Malgré sa colonisation tardive, la croissance démographique se consolida. Lajes das Flores obtint un phare en 1515, et Santa Cruz das Flores en 1548. A partir de la fin du XVIème siècle, Mascarenhas, homme important de l’ile, joua un rôle clef dans le développement démographique de l'île.
Tout comme le reste de l'archipel, la culture de céréales soutena l’économie pendant deux siècles, ainsi que l'élevage de moutons, la production de tissu et la pêche.
"Tout au long du XVIème et XVIIème siècles, l’île calme et isolée subit des visites indésirables et
fréquentes des corsaires. Flores est le point le plus à l'ouest de l'Europe, et profitant d'une position tactique de grande importance, fonctionnait comme un point stratégique pour la Couronne à l'appui logistique des navires venant des océans Pacifique et Indien. En conséquence, elle a été la cible constante de la part des corsaires et pirates qui attendaient tranquillement le passage des galions espagnols remplis de métaux précieux des Amériques et des navires portugais venant d'Orient."
"Le poème de l’auteur du XVIIIème siècle Lord Alfred Tennyson appelé ‘The Revenge’ relate ces aventures marines et les pillages de ces temps lointains.
""Sir Richard Grenville git à Flores dans les Açores"" : ainsi commence la description de la défaite héroïque du navire dirigé par Sir Richard Grenville aux mains d'une flotte espagnole. Au milieu du XVIIIème siècle, Flores devint un havre sécurisé pour les flottes baleinières anglaises et Nord-américaines, à la recherche de provisions et de marins. Cette influence externe conduisit à la construction de bases pour chasser les cachalots à Lajes das Flores et à Santa Cruz das Flores. Il y a encore des vestiges des bâtiments où était extraite l'huile de baleine."
L’inauguration de l'aéroport en 1972 et la construction d’installations portuaires modernes conduisirent à une plus grande intégration du groupe occidental dans l'archipel des Açores. Le secteur tertiaire soutient l'économie de l'île occupant 60 % de la main- d'œuvre, où le tourisme connait une croissance significative. |
Corvo
La découverte de l’île de Corvo par le navigateur portugais Diogo de Teive a pu se produire en 1452, en même temps que celle de Flores. Compte tenu de sa petite taille, cette île n'attira pas l'attention des colons des Açores. La nature presque immaculée cessa de l’être au milieu du XVIème siècle, lorsque le capitaine-donataire Gonçalo de Sousa envoya un groupe d'esclaves probablement du Cap-vert , à  Corvo pour cultiver la terre et élever le bétail. Vers 1580, certains colons de Flores allèrent à Corvo augmentant ainsi la population locale.
La vie sur Corvo se déroule sereinement rythmée par l'agriculture, la pêche et l'élevage qui sont des moyens d'assurer la subsistance de la population. Contrairement à ce que l'on pensait, son emplacement géographique lui a permit de surmonter son isolement attendu. En effet, Corvo définit la ligne frontalière du Royaume portugais et était le point à partir duquel les armadas portugaises escortaient en toute sécurité les navires venant de diverses régions de l'Empire portugais et espagnol vers l'Europe. Pour cette raison, l'isolement a été rompu à la fin du XVIème siècle et tout au long du XVIIème siècle par les fréquents pillages et prises d’otages perpétrés par des corsaires et pirates. C’est à Corvo que ces derniers se sont heurtés à une résistance héroïque mais aussi historique car marquant la déroute des pirates de Barbarie (Afrique du Nord), en 1632. Les habitants repoussèrent l’invasion en jetant des pierres. Selon la légende, dans ce dur combat inégal, la population locale a été aidée par Notre Dame du Rosaire (Nossa Senhora do Rosário) qui "dévia les balles tirées par les pirates et les retourna à leur envoyeur en les multipliant sur les navires des Maures qui fuirent". Depuis, cette sainte est connue sous le nom de " Notre Dame des Miracles’’ (Nossa Senhora dos Milagres).
En 1832, les habitants de Corvo font une nouvelle fois preuve de courage lorsqu'un groupe de locaux alla à Terceira pour demander un allégement du lourd tribut à payer au capitaine-donataire de l'île et à la Cour. Le ministre du Roi Pedro V, Mouzinho da Silveira, qui à l'époque organisait la lutte libérale depuis Angra, fût choqué par la vie proche de l'esclavage que la population locale subit. Il proposa l'annulation de la partie de la taxe qui devait être versée en espèces et une réduction de cinquante pour cent des paiements en blé. Durant la même année, la localité fût promue ville et siège de la commune, changeant son nom en Vila do Corvo.
Durant les XVIIIème et XIXème siècles, les baleiniers américains arrivèrent sur les côtes des îles du groupe occidental. Certains habitants furent recrutés pour chasser les cachalots et obtinrent la réputation d’être de courageux harponneurs. En 1864, Corvo avait presque 1100 habitants, et dès lors, sa population ne fera que de diminuer. Entre 1900 et 1980, Corvo est passé de 808 à 370 habitants, cette diminution a été causée principalement par l'émigration vers les Etats-Unis et le Canada. L'inauguration de l'aéroport de Corvo, en 1983, était d'une importance cruciale pour la modernisation des structures de l'île. En 1991, l’établissement de routes aériennes régulières à Flores, Faial et Terceira ont contribué à la pleine intégration de l'île dans l'économie de l'archipel. L'agriculture et l’élevage de bovins sont les principales activités économiques de l'île. |
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